COMMUNAUTÉ HASSIDIQUE
Le Devoir
Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a proposé une voie de passage aux membres des communautés juives souhaitant à tout prix envoyer leurs enfants dans une « école » hors de l’orbite du MELS : la scolarisation à la maison.
« C’est possible de faire de la scolarisation à la maison », a-t-il souligné en marge du caucus des élus libéraux mercredi avant-midi. M. Proulx réagissait alors à la volonté de l’Académie Beth Esther — un organisme à but non lucratif (OBNL) offrant sans permis des services éducatifs à environ 300 filles — de sortir de la clandestinité. « Je suis heureux d’entendre que les gens de la communauté souhaitaient que les jeunes filles qui sont dans cette école actuellement soient scolarisées […] en fonction des règles du ministère de l’Éducation », a-t-il déclaré dans une mêlée de presse. « Mon intention et mon souhait, c’est qu’on s’assure actuellement que si ces jeunes filles-là sont scolarisées avec la commission scolaire à la maison, que ce soit une vraie scolarisation et que la commission scolaire soit bien accompagnée pour le faire », a-t-il poursuivi.
Qualification légale
Le ministère de l’Éducation a refusé l’année dernière de délivrer un permis d’enseignement primaire et secondaire à l’Académie Beth Esther. L’établissement ne dispose pas de laboratoires de sciences ni de gymnase ou de bibliothèque convenables, avait constaté la Commission consultative de l’enseignement privé lors de sa visite de l’établissement situé dans l’arrondissement montréalais d’Outremont. Qui plus est, à peine 2 des 24 membres du corps enseignant de l’OBNL possédaient la « qualification légale pour enseigner » lors de son passage.
Une « fausse bonne idée »
Le député caquiste Jean-François Roberge a qualifié la solution proposée par M. Proulx de « fausse bonne idée ». « C’est très difficile de penser que des parents qui faisaient le choix d’envoyer leurs enfants dans une école illégale ou clandestine ont toutes les capacités, toutes les ressources pour faire une scolarisation qui répondent aux attentes[du ministère] », a-t-il fait valoir.
Le député péquiste Alexandre Cloutier a de son côté dénoncé le « Far West de l’éducation ». Sous la gouverne de l’équipe libérale, « tout semble permis : des profs qui n’ont pas de permis, des directions d’école qui n’ont pas les qualificatifs nécessaires… » a-t-il fait valoir, en compagnie de sa consoeur Carole Poirier. Ils ont tous deux appelé le ministre Sébastien Proulx à mettre un terme à la « véritable tragédie »dont sont victimes les 300 élèves, toutes des filles, de l’Académie Beth Esther.« Comment voulez-vous qu’elles aillent au bout de leurs rêves si aucune formation ne leur est reconnue ? » ont-ils demandé.
No comments:
Post a Comment